Identité d’entreprise, identité nationale

Le débat national « Qu’est-ce qu’être français ?» nous interpelle, nous autres Togeth’artiens, qui intervenons fréquemment sur ce thème de l’identité dans l’entreprise. Dans le cas de ce débat national, il nous semble qu’il y manque un ingrédient.


Repartons de notre pratique. Lorsqu’une entreprise nous demande de réfléchir à un sujet d’identité, la problématique est toujours de créer un lien dans une équipe, voire dans l’entreprise tout entière.


Le premier réflexe du client est de se tourner vers les valeurs. Une solution bien facile, version moderne du règlement intérieur affiché dans les ateliers. Nous répondons généralement que les valeurs n’engagent que ceux qui les édictent. Et encore, lorsqu’ils s’y conforment eux-mêmes.


Et nous guidons notre client vers des rivages plus concrets. Que font les gens ensemble ? Qu’ont-ils réussi, de quoi sont-ils fiers ? Que rêveraient-ils de faire ?


Il faut un projet commun.
Une identité se forge dans l’action, dans le vécu. Un vécu qui doit se partager, et c’est cela le plus important : il faut (se) parler, échanger. Matérialiser ce vécu (c’est ce que nous faisons avec toutes sortes de supports décalés : improvisation, théâtre, bande dessinée, jeux, vidéo …) permet justement de libérer la parole.


Ainsi, dans le cas de la France aujourd’hui, il manque hélas cet élément important qu’est le projet commun. En l’absence de projet commun, il suffit d’écouter les micro-trottoirs proposés sur le site pour comprendre qu’être français se limite à des traits de caractère (être ouvert, tolérant …), des droits (l’accès aux soins, l’éducation …), des acquis (savoir parler français, avoir des parents français …). On risque vite de tourner en rond !


Sauf que ! … Sauf que réfléchir ensemble à cette question « Qu’est-ce qu’être français », c’est un premier projet commun. S’il n’est pas arrêté trop tôt, s’il est suffisamment concrétisé, alors le débat national pourrait, par lui-même, s’avérer porteur d’un élément d’identité nationale.


C’est vrai ! Ceux qui savent lancer, mener et conclure un projet de ce type ne sont pas légions. Et s’ils sont français, pourquoi n’en seraient-ils pas fiers ?

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