Anti-team building
Voici une histoire d”anti-team building” vécue dernièrement. “Toute ressemblance, … etc” sera évitée par le fait que je ne citerai ni mon interlocuteur (il est responsable d’une Mission Handicap) ni l’entreprise dont il s’agit. Il suffira de savoir que celle-ci réunit plusieurs milliers de collaborateurs et que, compte tenu de son positionnement protégé, la crise ne l’affecte, pour ainsi dire, pas.
Pendant plusieurs mois, mon interlocuteur et moi évoquons l’idée de réaliser un baromètre handicap dans son entreprise. Dans un baromètre, nous interrogeons les collaborateurs autour d’une expérience de relation avec une personne handicapée, dans une situation personnelle ou professionnelle. A partir de cette expérience, nous pouvons comprendre sa situation relationnelle, ses motivations et ses attentes pour progresser, la pertinence qu’il trouve à la politique handicap menée par son employeur, etc. Puis, réinjecter vers les collaborateurs le riche verbatim expérientiel qui est produit pour développer la sensibilisation.
La RSE : une demande des citoyens
Le responsable de cette Mission Handicap est convaincu de l’intérêt d’avancer, d’autant que la renégociation de l’accord se profile et qu’il trouvera son compte à avoir des données actualisées. Dernière formalité : vendre l’idée à son patron. Là, ça se gâte.
C’est “niet” ! Motif : “si on leur laisse la possibilité de s’exprimer, on ne sait pas ce qu’il peut ressortir !”
C’est la politique de l’autruche, panachée cocotte-minute (sans la soupape). Il me semble que conserver un flux de communication -descendante, mais aussi montante - est une clé pour ces moments difficiles. De plus, les thèmes de la RSE sont au coeur d’un renouvellement du dialogue dans l’entreprise. C’est une demande des citoyens, par ailleurs -ne l’oublions pas- également collaborateurs. Se soucier de savoir comment ils vivent leur expérience de relation à une personne handicapée, c’est montrer que leur expérience compte et qu’ils peuvent contribuer. Je ne vois pas pourquoi les gens dérailleraient … et je ne l’ai jusqu’à maintenant jamais observé.
Laurent Ryckelynck
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